L’innovation agricole va bon train au Liban ! Michel Rahme, un producteur local de pommes de terre, entrevoit un avenir radieux avec la découverte d’une variété prometteuse, la Maverick. « Le renouvellement des variétés est imminent. Nous voulons une pomme de terre qui donne les meilleurs rendements dans les champs, qui soit polyvalente dans la cuisine et qui puisse ouvrir les portes d’autres marchés de la pomme de terre. Nous pensons l’avoir trouvée avec Maverick », déclare-t-il. Le point sur le sujet avec Altho !
Le Liban sur la bonne voie ?
En 2021, le Liban a cultivé 660 000 tonnes de pommes de terre, surpassant ainsi Israël avec ses 510 000 tonnes. Mais comparé aux 6 675 000 tonnes produites par les Pays-Bas, il y a encore du chemin à faire, comme l’indiquent les statistiques de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Avec seulement 37 000 tonnes de pommes de terre exportées, soit un modeste 5 % de sa production totale, le Liban est encore loin de s’orienter massivement vers l’exportation, contrairement à Israël ou aux Pays-Bas, qui exportent respectivement 32 % et 35 % de leur production.
La majorité de la production libanaise est donc consommée localement. Si on compare la consommation moyenne basée sur les données de population et d’importation, on s’aperçoit que les Néerlandais consomment en moyenne trois fois plus de pommes de terre que les Libanais. Un décalage qui met en lumière le potentiel inexploité du Liban sur la scène internationale des exportations de pommes de terre.
De grosses possibilités d’exportation vers l’Europe
Pour Michel Rahme, cultivateur, maire d’un village montagnard au nord du Liban, et directeur de FaV Lebanon, une association régionale de cultivateurs, le Liban a de belles opportunités devant lui… En effet, ce dernier parle d’opportunités d’exportation prometteuses vers l’Europe, s’inspirant du succès israélien sur le continent avec ses pommes de terre précoces. Par ailleurs, le marché local n’est pas en reste, offrant lui aussi des possibilités, étant donné la consommation encore modeste de ce tubercule dans le pays.
Au Liban, la culture de la pomme de terre a longtemps été synonyme de la variété Spunta, avant de s’élargir à d’autres, telles que l’Agria, l’Everest et la Fabula. Michel Rahme révèle à ce propos, « Le marché libanais absorbe principalement des variétés destinées à l’industrie de la frite. La Spunta a été populaire pendant longtemps. Elle donne d’excellents résultats à l’état frais, mais un peu moins à l’état stocké. Le secteur libanais de la pomme de terre a connu une période difficile au cours des cinq ou six dernière années ».
C’est là que la Maverick, une variété polyvalente du groupe irlandais IPM Potato Group, entre en scène, portant en elle les espoirs d’un renouveau pour le marché local. Grâce à sa polyvalence pour la consommation et la friture, ainsi qu’à sa qualité de conservation, elle pourrait bien impulser un redressement du marché. « Plus de 80 % des pommes de terre Maverick, une variété du groupe irlandais IPM Potato Group, sont de calibre 60+. L’année dernière, cette pomme de terre polyvalente s’est très bien comportée sur le marché local », s’enthousiasme Michel.
Avec l’appui du CBI, Michel aspire également à introduire la Maverick sur les marchés d’exportation. « Ce n’est pas la seule nouvelle variété dans nos champs, mais c’est la plus prometteuse », conclut-il avec optimisme, évoquant une transformation potentielle de l’industrie locale de la pomme de terre, orientée vers des variétés allongées, ovales, à chair blanche, prisées par l’industrie de la friture.