La question de la rémunération des dirigeants d’entreprise est une équation à multiples variables. En plus de l’objectif de garantir des revenus décents au dirigeant, elle doit également prendre en compte la santé financière de l’entreprise, ainsi que les implications fiscales et sociales. Un juste milieu doit donc être trouvé entre la satisfaction des besoins personnels du dirigeant et la capacité financière de la société. De plus, le cadre juridique propose plusieurs options pour la structure de rémunération : un salaire classique ou d’autres formes de revenus, ou encore une combinaison de différentes sources de revenus, voire alterner entre elles. Le point sur le sujet avec Edouard Coencas !
Rémunération d’un dirigeant d’entreprise : une palette d’options à envisager
Les dirigeants d’entreprise ont accès à une variété de formes de rémunération, dépendant de leur rôle, de leur participation à l’entreprise et des besoins spécifiques de la société. Examinons de plus près les diverses options disponibles pour les entrepreneurs et les dirigeants d’entreprise :
- Rémunération du mandat social : cette rémunération concerne le dirigeant qui exerce un rôle spécifique au sein de l’entreprise, comme gérant ou directeur général. Elle est généralement versée sous forme de salaire, parfois accompagnée d’avantages en nature ;
- Rémunération du compte courant d’associé : applicable lorsque le dirigeant a prêté de l’argent à l’entreprise. La rémunération est alors liée à ce prêt et peut prendre la forme d’intérêts ;
- Avantages en nature : il s’agit des avantages non monétaires que le dirigeant peut recevoir, comme l’utilisation d’une voiture de fonction, d’un ordinateur ou d’un logement ;
- Dividendes : lorsque le dirigeant est également actionnaire de l’entreprise, il peut opter pour le versement de dividendes, qui sont proportionnels au nombre de titres qu’il détient ;
- Salaire : si le dirigeant a un lien de subordination avec l’entreprise, il perçoit généralement un salaire.
La question qui se pose souvent est de savoir si le dirigeant doit se verser des dividendes ou se payer un salaire. Alors que les dividendes récompensent l’investissement en capital, le salaire récompense la gestion quotidienne de l’entreprise. Idéalement, le dirigeant d’entreprise devrait envisager de combiner ces deux formes de rémunération, en fonction de la situation financière et fiscale de l’entreprise.
Gardez à l’esprit qu’un équilibre bien ajusté entre les différentes formes de rémunération peut permettre au dirigeant de minimiser le montant des charges sociales et de l’impôt sur les bénéfices, d’appliquer la flat tax (si applicable), de bénéficier d’une protection sociale et de cotiser pour la retraite (avec un minimum de 150 SMIC horaires par trimestre pour valider un trimestre de retraite).
Quid des modalités de la rémunération du dirigeant ?
La rémunération des dirigeants d’entreprise, qu’ils soient à la tête d’une SARL ou d’une SAS, est généralement définie dans les statuts de l’entreprise ou ses documents annexes. Quand l’entreprise n’est constituée que d’un seul associé, ce dernier a la liberté de déterminer les termes de sa rémunération. A ce niveau, il a le choix entre plusieurs options, à savoir :
- Le versement de dividendes : cette forme de rémunération est proportionnelle au nombre de parts détenues dans l’entreprise, une option particulièrement intéressante pour les dirigeants qui souhaitent bénéficier directement des bénéfices de l’entreprise ;
- L’octroi d’un salaire : le dirigeant peut aussi décider de percevoir une rémunération sous forme de salaire, fixe ou variable. La partie variable peut être calculée en fonction du chiffre d’affaires ou d’autres indicateurs de performance de l’entreprise.
Dans le cas d’une SCI, la règle générale veut que le gérant exerce ses fonctions sans recevoir de rémunération. Cependant, cette règle peut être modifiée par les statuts de l’entreprise, qui peuvent prévoir une rémunération pour le gérant. Enfin, outre les dividendes et le salaire, la rémunération peut également prendre la forme d’avantages divers, comme des stock-options, des avantages en nature ou des primes.