Bergues reçoit 526 œuvres d’art de la fondation Jeanne Matossian

décembre 14, 2022

C’est officiel : la ville de Bergues vient de recevoir une collection de 526 œuvres d’art de la part de la fondation Jeanne Matossian. Entre autres œuvres, la fondation a fait don de sculptures, peintures et gravures, en plus d’un don de 200 000 euros. Le point sur le sujet avec Dan Bloch.

Les raisons d’un don

Pourquoi avoir choisi Bergues plutôt qu’une autre ville pour ce don de 526 œuvres d’art ? Ce fut un cheminement avec plusieurs moments clés, comme l’explique Patrick Descamps, conservateur du musée de Bergues : « Un travail de recherche pour une exposition au musée des Augustins à Hazebrouck en 1996 m’a donné la chance de rencontrer Hélène Bugel, amie des Matossian, et devenue par la suite présidente de la fondation Matossian, créée en 2001 par André Matossian. La collection a été exposée au musée d’art moderne d’Ostende de 2001 à 2011, puis au musée de Chartres jusqu’en 2017 ».

Pour sa part, la présidente de la fondation fait part du souhait d’André Matossian de « donner à un seul musée l’entièreté de la collection, afin qu’il y ait une exposition permanente ». Hélène Bugel rappelle par ailleurs que la concurrence était rude entre les musées pour une partie de la collection. En plein confinement, le conservateur du musée de Bergues a œuvré en faveur d’une rencontre entre les membres de la fondation Jeanne Matossian et l’équipe municipale de la ville. A ce propos, le maire se souvient qu’ « il était emballé par la qualité des œuvres de la collection ».

Jeanne Matossian, une « assoiffée » de beauté

Le moins que l’on puisse dire est que Jeanne Matossian était très sensible à la beauté. Constamment à la recherche des émotions qui émanent d’une œuvre, elle fréquente tour à tour des expositions, des salons d’art, des galeries ainsi que des ateliers d’artistes parisiens. Jeanne Matossian a aussi fait le choix de soutenir les artistes par mécénat en faisant plusieurs acquisitions. Pour rappel, elle était mariée à l’homme d’affaires bruxellois d’origine arménienne André Matossian.

Selon l’historien de l’art André Berne-Joffroy, la collection de Jeanne Matossian a été constituée principalement dans le but de soutenir les artistes, loin des considérations spéculatives et financières : « La collection a été réalisée spontanément, en toute bonne foi, en toute fraîcheur d’esprit. Les grands noms ne dominent certes pas cet ensemble, mais il permet de véritables découvertes et d’indéniables révélations comme le sculpteur Sorel, les peintres Lambert-Loubère et Coutelas ».

Une étude sur la restauration du musée est en cours

Les architectes du patrimoine se penchent actuellement sur une étude sur la restauration du bâtiment du Musée du Mont de Piété, un projet qui sera financé à 50 % par la commune. Le maire explique à ce propos : « 3 700 habitants et un héritage aussi exceptionnel c’est presque une anomalie. Mais je constate l’intérêt pour l’art contemporain : les quelques œuvres exposées dans le hall de l’hôtel de ville, attirent un public différent, plus jeune. Le Musée, plus accessible, attirera un nouveau public ».