La mode est la deuxième industrie la plus polluante au monde. Face à ce constat alarmant, un mouvement qui chercher à fabriquer des vêtements à partir de déchets est né, avec l’espoir de changer la donne. Voici l’avis de MJM Graphic Design sur le sujet.
La mode pollue… beaucoup !
Le monde de la mode évolue rapidement… Ce qui est à la mode aujourd’hui se retrouvera peut-être à la poubelle le lendemain. Bienvenu dans le monde impitoyable de la mode et de la tendance. Le tout est entretenu par des magazines de mode qui ne ratent pas l’occasion de « mettre la honte » aux célébrités qui ont été repérées avec la même robe à plus d’un événement. Si cela fait l’affaire des maisons de mode (qui vendent plus de produits), ça ne fait pas forcément les affaires de la planète.
La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement considère que l’industrie de la mode est la deuxième plus polluante au monde, responsable de la consommation de 93 milliards de mètres cubes d’eau chaque année, soit assez pour répondre aux besoins de cinq millions de personnes. La quantité de déchets produits par l’industrie est peut-être encore plus dommageable, car une grande partie d’entre eux finissent dans des décharges ou dans les océans.
En fin de compte, la meilleure façon de réduire l’impact environnemental du secteur est d’acheter moins, mais il est difficile de déterminer quel est le bon nombre de chaussures, de pantalons ou de robes. C’est pourquoi certains créateurs et marques de mode s’efforcent de faire en sorte que les vêtements que nous achetons soient moins nocifs pour la planète. Une tendance qui a émergé est ce que les Anglo-Saxons appellent la « trashion », diminutif de « trash » (déchets) et « fashion » (mode).
La nouvelle tendance « trashion »
A la différence du recyclage, qui consiste à donner une nouvelle vie à un article, la « trashion » consiste à transformer des objets qui ont été jetés en de nouveaux vêtements. L’artiste australienne Marina DeBris est l’une des plus anciennes adeptes du mouvement trashion. Depuis 2009, elle crée des œuvres d’art à partir des déchets qu’elle collecte, en espérant que son travail incitera les spectateurs à s’interroger sur la nécessité des articles à usage unique. « Mon inspiration est venue lorsque j’ai déménagé de Bondi Beach, en Australie, à Venice Beach, en Californie. J’ai immédiatement remarqué qu’une quantité importante de déchets s’échouait sur les plages. En m’impliquant davantage dans des groupes de défense des océans comme Heal the Bay, 5 Gyres et Algalita, j’ai commencé à réaliser que cela causait tellement de dommages à la vie marine ».
Daniel Silverstein est un autre créateur de vêtements basé à New-York qui transforme les déchets de l’industrie de la mode en nouveaux vêtements pour éviter d’envoyer les matériaux à la décharge. Alors que DeBris se concentre sur les déchets que les consommateurs jettent, Silverstein met en lumière les défaillances internes de l’industrie de la mode. Une étude réalisée en 2016 par Reverse Resources a révélé que l’industrie mondiale de l’habillement crée chaque année 40 milliards de mètres carrés de déchets, soit une surface suffisante pour couvrir l’ensemble du territoire estonien. De même, le label de mode parisien 1/OFF cherche à relier « le passé au futur, le plaisir au formel, le caniveau au défilé ».