Comptant 1 700 maraîchers de la côte nord bretonne, Prince de Bretagne sera tenu de convertir un quart des terres cultivées en bio à l’horizon 2030. Le point sur le sujet avec Chéritel.
Objectif : réduire l’impact de la production sur l’environnement
Les défis que doit relever la filière des fruits et légumes frais sont multiples : exigences environnementales, réchauffement climatique, évolution des modes de consommation… Pour une marque comme Prince de Bretagne, qui compte 1 700 maraîchers de la côte nord bretonne (dont 70 producteurs de la coopérative Terres de Saint-Malo), s’adapter est une nécessité absolue. A Saint-Méloir-des-Ondes, le président de Prince de Bretagne, Marc Keranguéven, a donné plus de détails sur la nouvelle stratégie de la marque dans le but de consolider sa position de leader à moyen et long terme.
Objectif principal : réduire l’impact de la production de la filière sur l’environnement dans l’immédiat. A ce propos, rappelons que toutes les exploitations de la marque sont certifiées Haute Valeur Environnementale (HVE) niveau 3, un label attribué par un organisme certificateur indépendant agréé par le ministère de l’Agriculture. Rappelons également que Prince de Bretagne compte 151 maraîchers qui produisent 70 fruits et légumes bio.
Un quart des surfaces cultivées converties en bio à l’horizon 2030
Malgré le ralentissement du marché du bio, Prince de Bretagne reste fidèle à l’engagement européen de la filière, pris dans le cadre du « Green Deal », à savoir la conversion d’un quart des terres agricoles en bio d’ici 2030. Un engagement, rappelons-le, assez difficile à tenir, car la conversion en bio nécessite 2 ans, ce qui fait perdre du revenu aux exploitants. En cause : d’une part, les terres doivent passer en herbe. De l’autre, la production bio est vendue au prix conventionnel tant qu’elle n’a pas été certifiée bio.
A ce propos, le président de Prince de Bretagne explique : « Nous avons moins de producteurs qui pensent à passer bio en ce moment. La transmission des exploitations est souvent le moment opportun pour la conversion ». En 2017, la marque a lancé une autre gamme de légumes cultivés sans pesticides de synthèse : tomate, brocoli, potimarron, échalote, chou romanesco… En 2021, le chou-fleur est venu s’ajouter à la liste.
L’innovation est clé
Aujourd’hui, les consommateurs sont de plus en plus demandeurs de produits locaux et sains. Les maraîchers bretons se tournent donc vers la recherche et l’innovation, d’autant plus dans un contexte d’aléas environnementaux. Pour répondre à cette double exigence, Prince de Bretagne dispose de 4 centres d’expérimentation, qui ont abouti à la production de 100 tonnes de patates douces en 2020, au terme de 3 ans de recherches. Idem pour les fèves et les piments antillais, entre autres. L’année dernière, la marque a également lancé une nouvelle variété de fraise et une tomate « Marmande mixte ». Rappelons par ailleurs que le dérèglement climatique, malgré sa propension à poser de nombreux problèmes, demeure bénéfique pour certains légumes comme la courgette et les fruits rouges. C’est ce qui permet à Prince de Bretagne de démarrer des petites productions jusque-là impossibles, comme celles des fruits exotiques et des agrumes sous serres dans ses stations d’expérimentation.