Le Comité national du transport routier (CNTC) a réuni le 21 mars dernier les organisations représentatives du transport routier espagnol. A cette occasion, la ministre des Transports, Raquel Sanchez, a annoncé la mise en place de bonifications du prix du gazole, à savoir 500 millions d’euros destinés à la profession. Toutefois, selon l’avis de Vir Transport, cette annonce ne suffit pas à satisfaire les professionnels du transport routier qui rencontrent de nombreuses difficultés à la sortie de la crise sanitaire. Une grève a d’ailleurs été lancée le 14 mars et elle est toujours en cours car l’allègement de la fiscalité sur les carburants n’a au final pas été retenu.
Une bonification du prix du gazole
La bonification annoncée par le ministère des transports espagnols est entrée en vigueur le 1er avril dernier après avoir été approuvée par le Conseil européen. Les professionnels du transport routier peuvent ainsi bénéficier d’une réduction de 20 centimes d’euro sur les prix du carburant. De plus, le prix du gazole sera publié chaque semaine sur le site Internet du ministère du transport afin d’offrir une meilleure visibilité et réviser ainsi plus facilement (et rapidement) les contrats de transport. Cette démarche a été rendue obligatoire selon le décret-loi royal 3/2022 du 1er mars 2022.
Le gouvernement espagnol s’est par ailleurs engagé à rembourser de manière partielle l’impôt sur les hydrocarbures. Pour rappel, cet impôt grève le gazole sur une base mensuelle, et non plus trimestrielle.
Un ressenti mitigé au niveau des professionnels du transport routier
Si le Comité national du transport routier (CNTC) a salué les récentes mesures initiées par le gouvernement espagnol, la Plateforme nationale (un collectif de travailleurs indépendants et de PME créé en 2007) affiche, pour sa part, un ressenti plus mitigé. Elle estime en effet que ces mesures sont encore à ce jour insuffisantes. C’est d’ailleurs pourquoi la grève lancée le 14 mars dernier de manière illimitée se poursuit encore, et ce, jusqu’à ce que le porte-parole, Manuel Hernandez, soit reçu par la ministre Raquel Sanchez. Toutefois, le ministère refuse de rencontrer la Plateforme. Il ne considère en effet comme légitimes que les membres du CNTC car sa représentativité est vérifiée par le ministère tous les quatre ans.
La conséquence ne s’est alors pas fait attendre. Trois organisations membres du CNTC (Fenadismer, Fetransa et Feintra) ont rejoint le mouvement de grève le 21 mars dernier car elles estiment que l’annonce est certes « positive mais insuffisante dans la situation actuelle ».
Le mouvement de grève a pris encore d’ampleur avec l’apparition de marches lentes, de piquets de grève mais aussi des actions violentes malgré plus de 24 000 policiers et gendarmes mobilisés. Des milliers de camions se sont retrouvés bloqués, entraînant d’importantes disruptions au niveau des chaînes d’approvisionnement sur l’ensemble du territoire. De nombreux secteurs sont ainsi sérieusement impactés, à l’image des plateformes logistiques, des ports, des industries (automobile, sidérurgie, alimentation, etc.), de la distribution, des stations-services ou encore de l’agriculture (fruits et légumes, lait…).