Alors que les incidents de sécurité augmentent drastiquement d’année en année, certains chercheurs en cybersécurité tentent de sensibiliser la population aux risques causés par une méconnaissance ou un laxisme en matière de sécurité informatique.
C’est le cas d’un activiste parlant le russe qui a créé de toutes pièces une base de données des caméras IP connectées non sécurisées (ou mal sécurisées) et a mis en ligne les flux vidéos sur son site insecam.org, rendant public aux yeux de tous ces caméras de surveillance.
Que voit-on sur Insecam.org ?
On voit en direct ce que filment les caméras qui ont été détectées et qui ne protègent pas ou mal leur flux vidéo. Les webcams espionnées par INSECAM comprennent donc de tout : de la caméra en accès public filmant une ville, une station de ski ou un front de mer aux caméras de surveillance installées dans les laveries en libre service en passant par des caméras de particuliers installées dans leur maison ou aux abords de leur maison !
Pour faciliter la consultation, les webcam piratées peuvent être filtrées selon plusieurs critères. Tout d’abord les plus populaires, c’est à dire celles qui ont eu des votes de la part des internautes. On peut aussi les trouver classées par fabricant (et le moins qu’on puisse dire est que la liste de fabricants est plutôt exhaustive, montrant par là que le problème touche tout le monde).
Les caméras IP sont également classées par pays. Sans surprise les Etats Unis sont en tête du classement avec 3 291 webcams accessibles suivis par le Japon (1 570 webcams) la France se positionnant 8ème de ce peu glorieux classement. Si on souhaite une recherche plus précise, il est possible de taper un nom de ville et la recherche google sur le site insecam est mise en œuvre.
Pour terminer sur le contenu, les caméras sont aussi classées par “type de lieu” qui est espionné : boutique de barbier, cuisine, plage, piscine, cybercafé, parking, ville, ferme…
Mais pourquoi ce site insecam.org ?
Des dires du créateur du site, c’est pour sensibiliser le public. L’auteur a découvert toutes ces caméras sans protection et n’avait pas les moyens de contacter les propriétaires pour le leur signaler. Il a donc décidé de rendre tout ceci public dans l’espoir de générer une prise de conscience face à ce problème.
Et c’est ce précisément ce qu’il s’est passé : le nombre initial de webcams piratées est passé en quelques mois de 160 000 à 63 000. Et le buzz derrière ce site n’y est pas pour rien. Malheureusement, on pourra constater, en allant sur le menu “new online cameras” que de nouvelles webcams piratables apparaissent régulièrement, montrant par là qu’il reste encore du travail pour les formateurs en cybersécurité.