Une révolution se profile à l’horizon pour améliorer la liquidité des parts des SCPI… L’idée en gestation propose une segmentation novatrice : distinguer les parts destinées aux particuliers, baptisées « parts A », de celles réservées aux investisseurs institutionnels, les « parts B ». Décryptage avec Stellium !
Coup de neuf pour la liquidité des SCPI avec une ordonnance de modernisation
Publiée début juillet, l’ordonnance de modernisation vise directement à améliorer la liquidité des parts de ces sociétés civiles de placement immobilier qui, en pleine tourmente depuis 2023, avec des baisses de prix entraînant de sérieux problèmes de liquidités, peinaient à répondre aux demandes de retrait, parfois bloquées par d’imposants ordres émanant principalement des assureurs vie.
Traditionnellement, dans un système de SCPI à capital variable, la vente des parts est supposée être compensée par de nouvelles souscriptions. Cependant, face à une avalanche de retraits surpassant la collecte, les transactions se figent, créant un goulot d’étranglement financier. Avec cette nouvelle ordonnance, le législateur espère fluidifier ces échanges en débloquant les fonds et en clarifiant les règles du jeu, promettant ainsi de régler le casse-tête des ventes en attente et de rétablir la confiance des investisseurs.
Nouvelle ère pour les SCPI avec l’introduction de catégories de parts distinctes
Nous vous le disions, la modernisation du régime des fonds d’investissement alternatifs, grâce à l’article 12 de l’ordonnance récente, introduit une innovation notable pour les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Désormais, les statuts peuvent intégrer différentes catégories de parts, conformément aux normes établies par le règlement général de l’Autorité des marchés financiers.
Cette évolution permettrait la création de catégories de parts spécifiques, telles que des parts A pour les particuliers et des parts B pour les institutionnels, chacune pouvant présenter des structures de commissions ou de frais de gestion propres. Mais le véritable changement réside dans la segmentation des canaux de collecte : les fonds provenant des particuliers (parts A) seraient utilisés pour répondre à leurs propres demandes de retrait, tandis que ceux des institutionnels régiraient les ventes de parts B.
L’approbation de l’AMF pour une révolution dans les SCPI
Avant que cette innovation puisse réellement prendre son envol, un feu vert de l’Autorité des marchés financiers (AMF) est impératif. Selon un expert du domaine, l’AMF devra examiner si cette segmentation en différentes catégories de parts respecte les principes d’équité entre les investisseurs. L’idée est prometteuse, mais elle pourrait initialement concerner uniquement les nouvelles SCPI qui incluraient cette distinction dans leurs statuts dès leur création.
Cette perspective pourrait être particulièrement attrayante pour les grandes sociétés de gestion qui connaissent actuellement une stagnation dans leurs levées de fonds. En proposant des SCPI plus ciblées, et donc potentiellement plus attractives, elles pourraient relancer leur dynamique de collecte et innover dans un marché en quête de renouveau. Reste à voir si l’AMF donnera son accord pour que cette évolution puisse transformer le paysage des investissements immobiliers indirects.