Vous rêvez d’ouvrir une école Montessori mais vous ne savez pas par où commencer ? On vous le dit tout de suite, lancer une école alternative n’est pas une mince affaire. Entre les démarches administratives, la certification des enseignants et les obstacles réglementaires, la route est longue…. Quels sont donc les impératifs à respecter et les pièges à éviter pour mener à bien ce projet ? La réponse avec Vincent Bardot !
La pédagogie Montessori, une révolution douce dans l’enseignement
En France et un peu partout en Europe, la pédagogie Montessori gagne du terrain. Son secret ? Elle offre une alternative pour le moins rafraîchissante à un système éducatif traditionnel, souvent critiqué pour sa rigidité. Accusé de brider les enfants, le système classique peut générer stress et frustration, à l’opposé de l’approche Montessori qui, elle, prône respect et adaptabilité aux rythmes naturels de l’enfant. Dans cette méthode, l’adulte n’est pas un enseignant au sens classique du terme, mais plutôt un facilitateur qui laisse l’enfant explorer, apprendre et grandir en autonomie, sans évaluations oppressantes ni hiérarchie.
Concrètement, le cadre Montessori encourage une acquisition des connaissances par l’expérience sensorielle et l’interaction directe avec des matériels pédagogiques conçus spécialement pour cela. Ainsi, l’enfant choisit ses activités et progresse à son propre rythme, sous l’œil discret de l’éducateur qui intervient seulement lorsqu’il en ressent la nécessité. En complément, ce modèle d’auto-apprentissage s’accompagne d’un environnement souvent bilingue et toujours stimulant, qui vise le plein épanouissement de chaque élève. Cela dit, monter une école Montessori n’est pas une mince affaire, en cela que ça demande un engagement total, beaucoup de temps et d’énergie, s’apparentant en tous points à la création d’une entreprise classique. Mais d’abord, qu’est-ce qu’une école Montessori ? Et quelles sont ses limites ? Examinons les détails…
École Montessori : définition et limites du modèle
Avec quelque 30 000 enfants inscrits, l’éducation Montessori s’est taillée une place de choix dans le paysage éducatif français, bien qu’elle échappe aux cadres traditionnels du système national. Ces établissements, non subventionnés et donc indépendants, s’affranchissent du contrat avec l’État, ce qui leur donne une plus grande liberté, notamment en matière de programmes et d’horaires, bien qu’elles restent tenues de garantir un socle commun de connaissances et de respecter des normes strictes en termes de sécurité et d’accessibilité des locaux.
Seulement voilà, cette indépendance a un coût : les tarifs oscillent entre 3 000 et 8 000 euros par an, plaçant de fait ces écoles hors de portée pour un bon nombre de familles, et cette contradiction avec l’esprit inclusif prôné par la pédagogie Montessori suscite un débat. Pour ne rien arranger, la qualité de l’enseignement peut varier considérablement d’un établissement à l’autre… Et bien que les écoles Montessori pour les jeunes enfants abondent, il en existe moins pour les niveaux primaires, et encore moins pour les collèges et lycées, ce qui conduit souvent les élèves à réintégrer le circuit scolaire classique, une transition qui peut s’avérer complexe.
Créer une école Montessori, un challenge humain, matériel et financier
Pour donner vie à une école Montessori, les enjeux sont multiples et ne se limitent pas uniquement à l’aspect pédagogique, car il s’agit avant tout d’un projet humain, porté par des individus passionnés et déterminés, capables de mobiliser un réseau, de communiquer efficacement et de fédérer autour d’une vision commune. Au-delà des compétences humaines, il faut aussi penser à d’autres prérequis, au premier rang desquels le matériel pédagogique spécifique à la méthode Montessori et les locaux adaptés aux jeunes élèves. Nous vous le disions, ces derniers doivent être conformes aux normes de sécurité et d’accessibilité, en plus d’être équipés pour répondre aux besoins éducatifs spécifiques. Et on vous le dit tout de suite, les coûts peuvent être assez élevés, mais vous avez toujours la possibilité d’utiliser du matériel d’occasion, ou de réutiliser des locaux existants, parfois avec le soutien de la municipalité, surtout en zone rurale.