Depuis octobre 2023, la guerre à Gaza a plongé plus de 600 000 enfants dans une situation alarmante sur le plan éducatif. Les frappes aériennes et les affrontements armés ont entraîné la destruction d’écoles et le déplacement de nombreuses familles, créant ainsi une crise majeure pour la jeunesse de cette région.
Ces enfants n’ont toujours pas pu reprendre les cours, et les perspectives de rétablissement du système éducatif restent incertaines. On fait le point avec Denis Bouclon.
Des écoles détruites et endommagées
Les conséquences du conflit sur les infrastructures scolaires sont dramatiques. D’après l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), 53 écoles ont été entièrement détruites depuis le début de l’escalade des violences en 2023. À cela s’ajoute l’endommagement de plus de 200 autres établissements, ce qui complique grandement la reprise des activités scolaires.
Ces chiffres ont été confirmés par des rapports diffusés par la chaîne qatarie al-Jazeera, qui souligne l’ampleur des dégâts causés par les frappes israéliennes. En effet, les écoles touchées étaient non seulement des lieux d’apprentissage, mais également des refuges pour les familles déplacées. Les structures restantes peinent à offrir des conditions d’accueil adéquates pour les élèves, souvent surchargées par les civils en quête de sécurité.
Des enfants privés de scolarisation
Le conflit a directement perturbé la scolarisation de milliers d’enfants palestiniens. L’Unrwa indique que 58 000 enfants, qui auraient dû entrer à l’école pour la première fois cette année, ont dû retarder leur rentrée. Cet arrêt prolongé de l’éducation pourrait avoir des répercussions profondes sur leur avenir.
Par ailleurs, selon des données rapportées par al-Jazeera, plus de 39 000 élèves n’ont pas pu passer leurs examens de fin d’études secondaires en raison des hostilités. L’impact de ces retards sur l’accès à l’enseignement supérieur et les opportunités futures reste une grande source d’inquiétude.
Des écoles transformées en abris
Dans ce contexte de guerre, les écoles ne remplissent plus leur fonction première. De nombreuses institutions ont été converties en centres d’hébergement pour les personnes déplacées. Cela complique encore davantage l’organisation des cours et le suivi pédagogique des élèves. Le manque de locaux disponibles est un obstacle majeur à la reprise de l’éducation.
Les exemples de bombardements d’écoles se sont multipliés. Le 8 septembre 2024, l’école Halima al-Sadia, située à Jabalia al-Nazla, a été touchée par une frappe israélienne alors qu’elle abritait plusieurs centaines de civils déplacés. Quatre personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées. Le même jour, l’école Amr Ibn al-Aas, au nord de la ville de Gaza, a également été ciblée, causant la mort de quatre Palestiniens, dont un enfant.
Le coût humain du conflit
Le bilan humain du conflit est également catastrophique pour la jeunesse de Gaza. Selon les Nations unies, plus de 25 000 enfants ont perdu la vie depuis l’escalade des violences, parmi lesquels plus de 10 000 élèves. Ce chiffre met en lumière non seulement les pertes humaines, mais aussi l’ampleur du traumatisme psychologique que subissent les enfants de la région.
Face à cette situation, l’Unrwa, en collaboration avec d’autres organisations humanitaires, continue d’appeler à la fin des violences pour permettre aux enfants de retrouver le chemin de l’école. La priorité reste de protéger les infrastructures scolaires afin de garantir aux élèves un environnement sécurisé, propice à l’apprentissage.