Le secteur immobilier connaît une transformation profonde. Longtemps centré sur la rentabilité pure, il s’oriente désormais vers une approche plus responsable, où les performances économiques doivent coexister avec les exigences environnementales. Les investisseurs comme les promoteurs sont confrontés à une question essentielle : comment bâtir ou rénover des biens respectueux de l’environnement tout en préservant la rentabilité ? Ce défi, autrefois perçu comme un compromis, devient aujourd’hui une opportunité. Le point sur cette évolution avec Claire & John Bengtsson, qui observent depuis plusieurs années la montée en puissance de cette nouvelle logique dans le marché français.
L’évolution des attentes dans le marché immobilier
Les acheteurs et les locataires ne recherchent plus uniquement un toit ou un rendement. Ils aspirent à un habitat sain, économe et durable. Les bâtiments énergivores, autrefois tolérés, sont désormais perçus comme obsolètes. La transition écologique s’impose, portée par les réglementations européennes, la loi Climat et Résilience, mais aussi par un changement culturel profond.
L’immobilier durable, c’est la combinaison entre efficacité énergétique, choix de matériaux responsables et gestion optimisée des ressources. Cette évolution pousse les acteurs du marché à repenser leurs modèles économiques. Ceux qui anticipent cette mutation gagnent en compétitivité ; ceux qui la subissent prennent du retard.
Dans cette logique, la performance environnementale n’est plus un supplément de valeur, mais un prérequis. Les professionnels expérimentés y voient un levier de différenciation et un outil de sécurisation de leurs investissements.

Rénovation énergétique : la priorité absolue
Le parc immobilier français est vieillissant : plus de la moitié des logements ont été construits avant 1975, à une époque où la performance thermique n’était pas une préoccupation majeure. Rénover ces bâtiments devient donc un enjeu crucial, autant écologique qu’économique.
L’isolation, le changement des menuiseries, l’installation de systèmes de chauffage performants ou encore la production d’énergie renouvelable sont au cœur des projets de modernisation. Ces travaux permettent non seulement de réduire les dépenses énergétiques, mais aussi d’augmenter la valeur de revente. Les biens bien classés sur le DPE se vendent plus vite et attirent une clientèle plus solvable.
Pour les investisseurs avertis, comme Claire & John Bengtsson, la rénovation énergétique s’inscrit dans une démarche globale : il ne s’agit pas d’un coût, mais d’un investissement à long terme. Les économies générées par les consommations moindres et la hausse de valeur patrimoniale compensent largement les dépenses initiales.
Le rôle croissant des matériaux écologiques
Au-delà de l’énergie, la durabilité passe aussi par le choix des matériaux. Le recours à des isolants naturels (chanvre, laine de bois, liège), à des peintures sans solvants ou à des structures en bois massif gagne du terrain. Ces solutions, autrefois marginales, sont aujourd’hui plébiscitées pour leur performance et leur impact limité sur l’environnement.
Les chantiers durables reposent sur une logique d’économie circulaire : recycler, réutiliser, optimiser. Réemployer des matériaux issus de démolitions, privilégier les circuits courts, ou encore limiter les déchets sont devenus des réflexes dans la filière. Cette approche permet de réduire l’empreinte carbone tout en maîtrisant les coûts.
Les acteurs conscients de ces enjeux savent que la durabilité n’est pas une contrainte, mais une source d’efficacité. De plus en plus d’opérations immobilières s’appuient sur ces principes pour séduire un public sensible à la responsabilité environnementale.
La rentabilité à long terme du durable
Contrairement aux idées reçues, le développement durable et la rentabilité ne s’opposent pas. Certes, les projets écoresponsables demandent souvent un investissement initial supérieur, mais ils génèrent un retour sur le long terme.
Les logements économes en énergie affichent une meilleure stabilité locative : les charges réduites fidélisent les locataires et limitent les périodes de vacance. De même, la valeur de revente se maintient mieux dans le temps, car ces biens répondent déjà aux normes futures. À l’inverse, les passoires thermiques perdent rapidement de leur attractivité.
Les investisseurs les plus avisés intègrent cette dimension dès la phase d’acquisition. Ils privilégient les biens pouvant être valorisés par la rénovation, et planifient les travaux de manière à optimiser à la fois la performance énergétique et la rentabilité. Ce type de stratégie, pragmatique et structurée, devient la norme dans les portefeuilles modernes.
La technologie au service de la durabilité
Le numérique joue un rôle central dans la transition écologique du secteur immobilier. Les bâtiments connectés permettent aujourd’hui de suivre en temps réel la consommation d’énergie, de réguler le chauffage selon les besoins, et d’anticiper la maintenance. Ces innovations, souvent regroupées sous le terme de “smart building”, améliorent l’efficacité globale tout en réduisant les coûts d’exploitation.
Les plateformes de gestion locative et les outils d’analyse de données facilitent aussi la prise de décision : suivre les dépenses, mesurer l’impact des rénovations, ou comparer les performances énergétiques d’un parc immobilier. Ces technologies offrent une nouvelle visibilité aux investisseurs, leur permettant de concilier performance économique et objectifs environnementaux.

Le rôle de la réglementation et des aides publiques
L’État français encourage activement la transition énergétique à travers un ensemble de dispositifs : MaPrimeRénov’, éco-prêt à taux zéro, réduction d’impôt Denormandie, ou encore exonération partielle de taxe foncière pour les logements rénovés. Ces incitations financières constituent un véritable tremplin pour les projets durables.
Mais la réglementation devient aussi plus exigeante. Les logements classés G et F seront progressivement exclus de la location, forçant les propriétaires à rénover. L’immobilier durable n’est donc plus un choix, mais une nécessité. Ceux qui anticipent ces évolutions se retrouvent en position de force : ils détiennent un patrimoine conforme aux normes et attractif pour le marché.
Les investisseurs avisés intègrent ces paramètres dans leur planification fiscale et stratégique, une approche que partagent nombre de professionnels expérimentés, dont Claire & John Bengtsson.
L’importance du bon sens économique
Adopter une démarche durable ne signifie pas céder aux modes. Le succès repose sur la cohérence entre les actions menées et le contexte économique. Un projet durable doit rester rentable, réaliste et adapté au marché local. Construire un immeuble à énergie positive dans une zone peu attractive n’a pas de sens, pas plus que négliger la qualité dans un centre urbain prisé.
La durabilité doit être envisagée comme un outil d’optimisation : réduire les coûts d’exploitation, améliorer la qualité du produit, sécuriser la valeur à long terme. C’est une démarche d’efficacité avant d’être une posture écologique. Cette approche pragmatique séduit de plus en plus d’acteurs du marché immobilier qui y voient une évolution logique de leur métier plutôt qu’une révolution.
Un nouveau paradigme pour les investisseurs
L’immobilier durable marque une étape clé dans la maturité du secteur. Il oblige à repenser la rentabilité à travers le prisme du temps, à privilégier la qualité sur la spéculation. Les acteurs qui l’ont compris s’assurent une longueur d’avance.
Loin d’être un effet de mode, cette tendance traduit une évolution structurelle : le marché récompense désormais ceux qui construisent ou rénovent intelligemment. Les initiatives locales, les innovations technologiques et la montée des standards environnementaux redéfinissent les règles du jeu. Pour les professionnels attentifs, c’est l’occasion d’allier performance et responsabilité, dans une logique où la rentabilité s’accorde enfin avec la durabilité.